LOT 201

BHG CGP
1896 - 1971
Canadien

Skeena River, British Columbia
huile sur panneau
signé et au verso inscrit avec le numéro d’inventaire Kenneth G. Heffel Fine Art Inc. #D383
9 x 12 po, 22.9 x 30.5 cm

Estimation : 20 000 $ - 30 000 $ CAD

Exposition à : Heffel Montréal

PROVENANCE
Galerie Bernard Desroches, Montréal
Kenneth G. Heffel Fine Art Inc., 2 octobre 1981
Collection privée
Beaux-arts canadiens, Maison de vente aux enchères Heffel, 7 novembre 1996, lot 209
Collection privée, Colombie-Britannique
A.K. Prakash et Associates Inc., Toronto
La collection de Torben V. Kristiansen, Vancouver


Après avoir suivi des cours à l’Art Association of Montreal, puis à la Minneapolis School of Art, Anne Douglas Savage devient en 1921 membre du Groupe du Beaver Hall de Montréal. Pendant qu’elle vit dans cette ville, l’ethnographe Marius Barbeau l’invite à se rendre à la rivière Skeena en 1927 avec la sculptrice Florence Wyle. Il s’agit du deuxième voyage organisé par Barbeau, qui travaille comme ethnologue dans la vallée de la Skeena et bénéficie du soutien du gouvernement pour promouvoir le tourisme. La plupart des artistes à qui Barbeau demande de se rendre dans la région (notamment W. Langdon Kihn de 1922 à 1924, A.Y. Jackson et Edwin Holgate en 1926, et Pegi Nicol MacLeod et George Pepper en 1928) feront partie de la grande exposition d’art de la côte ouest du Canada, Exhibition of Canadian West Coast Art: Native and Modern, qui se tient à la Galerie nationale du Canada en 1927.

Il est intéressant de souligner que Savage ne tient pas Barbeau en haute estime. Lors d’une interview en 1967, elle le décrira comme un « homme très irrespectueux » et « stupide ». En outre, elle se dit préoccupée par les projets de restauration de mâts totémiques qui ont cours dans la région, auxquels s’opposent les Premières Nations.[1] Malgré ces problèmes, le voyage dans la vallée de la Skeena est une révélation pour Savage. Pendant son séjour qu’elle qualifie d’« extraordinaire », elle exécute une importante série d’esquisses à l’huile et de nombreux dessins.[2]

Il semble probable que Savage a réalisé cette peinture pendant son séjour en Colombie-Britannique plutôt qu’à Montréal. Savage et Wyle ont toutes deux voyagé en train et le point de vue – surélevé, en surplomb de la rivière Skeena, et le paysage avec les sommets à l’arrière-plan – nous porte à croire que la scène pourrait avoir été croquée à côté de la voie ferrée. Savage a pris soin d’inclure une plage dégagée au bord de la rivière et, au milieu de la composition, une colline boisée attend le spectateur. Au loin, on aperçoit les monts Skeena enneigés sur la droite et deux silhouettes montagneuses plus sombres, plus immédiates, qui se chevauchent sur la gauche.

Ce qui est particulièrement remarquable dans cette œuvre, c’est la façon dont Savage joue avec l’espace. Nous pénétrons dans la composition, guidés par la formation montagneuse à droite et un petit arbre à gauche. L’œil se glisse dans l’espace entre ces deux éléments et traverse les eaux de la rivière Skeena jusqu’à la colline densément boisée qui se trouve au-delà. Ce paysage isolé était un milieu de vie pour les populations tant autochtones que non autochtones, comme le suggère Savage avec la petite cabane perchée au milieu de la pente rocheuse sur le côté droit du tableau.

L’un des aspects les plus remarquables de cette œuvre est la capacité de l’artiste à représenter la riche variété des essences d’arbres sur le flanc de la colline au milieu du tableau sans en définir clairement aucune, à l’exception du petit pin au premier plan à gauche. En utilisant des formes largement définies, différentes teintes de vert et l’orange vibrant du panneau lui-même, elle arrive à représenter le flanc de la colline avec une conviction surprenante. On sent, dans sa manière décisive et convaincante de traiter la scène, que Savage n’a aucune hésitation.

Malgré le petit format de ce tableau, Savage a réussi à suggérer de manière vivante et convaincante la majesté expansive du paysage de la région.

1. Anne Savage en entrevue avec Arthur Calvin, Fonds Anne Savage, Archives de l’Université Concordia, Montréal [traduction libre].

2. Ibid. Les carnets de croquis remplis par Savage lors de son séjour sur la rivière Skeena sont conservés au Musée des beaux-arts du Canada, à Ottawa, et à la Galerie Leonard et Bina Ellen de l’Université Concordia, à Montréal.

Pour la biographie de Torben V. Kristiansen en format PDF, veuillez cliquer ici.


Estimation : 20 000 $ - 30 000 $ CAD

Tous les prix affichés sont en dollars canadiens


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