PROVENANCE
Laing Galleries, Toronto
Peintures, dessins, aquarelles, livres et estampes canadiens importants des 19e et 20e siècles, Sotheby & Co. (Canada) Ltd., 23 et 24 octobre 1973, lot 7
La collection de Torben V. Kristiansen, Vancouver

Frank Hans Johnston devient membre du Groupe des Sept en 1920 lors de la première exposition du collectif à l’Art Gallery of Toronto (aujourd’hui le Musée des beaux-arts de l’Ontario). Ce sera d’ailleurs sa seule exposition avec le Groupe, mais il restera ami avec ses anciens collègues et on trouve certaines de ses œuvres dans plusieurs expositions de plus grande envergure avec des membres du Groupe. Johnson enseigne à Winnipeg et à Toronto, où il joue un rôle important, tout en continuant à peindre et à exposer. En 1921, il s’installe à Winnipeg pour occuper le poste de directeur de l’école d’art et de la Winnipeg Art Gallery, avant de rentrer à Toronto trois ans plus tard.

Johnston peint plusieurs tableaux du lac en 1920 ou 1921. L’un de ses plus célèbres sur le même thème est Serenity, Lake of the Woods (1922, collection de la Winnipeg Art Gallery). La version présentée ici porte au verso l’inscription The Big Pine de la main de Johnston. Il semble que le titre actuel a été donné par le marchand Blair Laing à l’époque où le tableau faisait partie de l’inventaire des Laing Galleries (voir l’étiquette au verso).

Si, d’un point de vue stylistique, cette œuvre semble incontestablement dater du début des années 1920, elle porte la signature « Franz Johnston », ce qui nous porte à croire qu’elle a été signée quelques années après avoir été peinte, car Johnston n’a adopté le nom de « Franz » qu’en 1925.

Cette pochade à l’huile représente un énorme pin sur la rive du lac Woods dont le tronc domine la composition. Les feuilles les plus proches du spectateur retiennent davantage l’attention, alors que le feuillage représenté de l’autre côté de l’arbre est représenté en silhouette et en tons de bruns plutôt qu’en vert. Ainsi, les ramures du premier plan se détachent plus clairement, les aiguilles de pin étant suggérées par les traits de pinceau. Johnston a également accordé beaucoup de soin au rendu de l’écorce du tronc au moyen de coups de pinceau différents et de couleurs variées.

La composition est soignée. Le peintre a mis l’accent sur le motif abstrait de l’arbre lui-même en le plaçant devant un ciel peint de façon uniforme. À droite, sous le feuillage et les branches de l’arbre se trouvent des buissons et de l’herbe alors qu’à gauche du tronc, on distingue un groupe de fleurs jaunes exécutées d’un geste rapide. Bien qu’il soit impossible d’en identifier la variété, elles constituent une tache de couleur importante qui contraste avec les verts et les bruns de l’arbre.

Johnston a traité le lac lui-même, la rive éloignée et le ciel de manière relativement minimale de manière à donner à l’arbre du pin du premier plan une présence forte. Le caractère majestueux du pin et son échelle sont mis en valeur par la décision de Johnston de tronquer l’arbre au bord supérieur du panneau. Pendant les premières années de sa carrière, Johnston a travaillé comme dessinateur publicitaire chez Grip Ltd. à Toronto, une expérience qui lui a permis d’exploiter son talent pour créer une image qui bénéficie d’une conception graphique assurée. La silhouette nette du pin définit l’espace de la peinture, garantissant que l’image est à la fois forte et mémorable.

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Tous les prix affichés sont en dollars canadiens

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