LOT 216

BCSFA CGP
1871 - 1945
Canadien

Gnarled Tree
huile sur panneau sur toile, circa 1913 - 1920
au verso étampé Dominion Gallery sur une étiquette
13 x 16 po, 33 x 40.6 cm

Estimation : 250 000 $ - 350 000 $ CAD

Exposition à : Heffel Montréal

PROVENANCE
Galerie Dominion, Montréal
Le très honorable Malcolm John MacDonald, C.P.M., haut-commissaire de la Grande-Bretagne au Canada, 1941 - 1946, Londres (Angleterre)
Par filiation dans une collection privée, Ontario
Beaux-arts canadiens, Maison de vente aux enchères Heffel, 17 mai 2011, lot 147, reproduite en couverture
La collection de Torben V. Kristiansen, Vancouver


Née à Victoria en 1871, Emily Carr grandit dans cette ville et y entreprend sa formation artistique. Malheureusement, à la fin du XIXe siècle, on n’offre pas en Colombie-Britannique de formation artistique sérieuse. C’est pourquoi, à partir de 1890, Carr va poursuivre sa formation à l’étranger, d’abord à San Francisco, puis en Angleterre et, surtout, en France (1910-1911). Cette dernière période de formation est d’une importance capitale, puisque Carr estime qu’elle a besoin d’acquérir un style plus solide pour peindre les totems et la vie des Autochtones de la Colombie-Britannique. Même si Carr ne sait pas exactement ce qu’elle attend de sa formation en France, celle-ci a radicalement changé son approche de la peinture en lui montrant à utiliser la couleur de manière expressive plutôt que descriptive.

Rentrée au pays à la fin de 1911, Carr expose à Vancouver, dès début de l’année suivante, les œuvres qu’elle a réalisées en France. Le public ne réagit pas de manière particulièrement favorable à ces œuvres, mais, malgré l’accueil mitigé du public, Carr se rend dans le nord de la Colombie-Britannique pour peindre des sujets autochtones. Carr utilise des couleurs plus vives et des coups de pinceau plus libres. Cette approche plus audacieuse de la peinture lui permet de s’exprimer avec plus de puissances et les œuvres qu’elle peint, à la fois en plein air et plus tard dans son atelier, comptent parmi ses œuvres les plus importantes. Malheureusement, elle ne reçoit pas un grand soutien de la part du public. D’ailleurs, une grande exposition sur les thèmes autochtones tenue à Vancouver en 1913 ne reçoit pas l’attention escomptée par Carr. Elle espérait que le gouvernement provincial achèterait ses peintures représentant des communautés autochtones et des mâts totémiques, mais à son grand regret, son souhait ne se concrétise pas. Incapable de subvenir à ses besoins à Vancouver, Carr retourne à Victoria et commence à travailler comme logeuse, potière et, beaucoup plus rarement, comme peintre.

De 1913 à 1920, incapable d’abandonner l’art complètement, Carr peint des tableaux aux couleurs vives des parcs et des paysages de la région de Victoria, dont Gnarled Tree présentée ici. Ce tableau aux couleurs vives reflète brillamment ce que Carr a appris pendant sa formation en France. La leçon la plus importante qu’elle a retenue est probablement l’idée qu’elle peut utiliser la couleur à des fins expressives plutôt qu’uniquement de manière descriptive.

Il y a dans Gnarled Tree des couleurs naturalistes – le tronc de l’arbre, par exemple –, mais aussi brillamment des couleurs non réalistes. Par exemple, le champ situé à gauche de l’arbre noueux arbore des couleurs puissantes : du bleu, du rouge, du jaune, de l’orangé et du rose. Tous ces coloris évoquent avec force le soleil qui inonde le champ et la vision que Carr a de l’arbre dans le champ.

L’expressivité de la touche de Carr est tout aussi frappante que son utilisation de la couleur. Carr a peint cette image avec rapidité et détermination, et disposé ses couleurs de manière confiante et assumée. L’une des caractéristiques les plus remarquables de cette œuvre est la présence d’éclairs de pigment rouge sur l’arbre lui-même et sur le sol. Carr a-t-elle vraiment vu cette couleur dans cette scène ? La réponse est presque assurément « non », mais des taches rouges propulsent le regard un peu partout sur le tableau. La couleur a une fonction expressive et oriente notre regard, plutôt que descriptive.

Gnarled Tree représente un arbre au bord d’un champ herbeux, un sujet qui ne semble pas particulièrement enlevant. Toutefois, grâce à une palette de couleurs vives et expressives, à l’application rapide de la peinture et à une composition dense et efficace, le tableau arrive à exciter visuellement l’observateur. À l’époque où Gnarled Tree a été peint, aucun autre artiste canadien ne réalisait des œuvres dégageant une telle puissance et une telle habileté.

Nous remercions Ian M. Thom, conservateur principal de l’histoire à la Vancouver Art Gallery de 1988 à 2018, qui a rédigé l’essai ci-dessus.

Pour la biographie de Torben V. Kristiansen en format PDF, veuillez cliquer ici.


Estimation : 250 000 $ - 350 000 $ CAD

Tous les prix affichés sont en dollars canadiens


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