LOT 018

ARCA CGP CSGA CSPWC OSA P11
1909 - 1977
Canadien

Scoop Totem
polymère acrylique sur toile
au verso signé, titré, daté déc. 1973 et inscrit « Toronto » / « Top » (avec flèche) / « Acrylic Polymer W.B. »
87 1/2 x 47 1/2 po, 222.3 x 120.7 cm

Estimation : 250 000 $ - 350 000 $ CAD

Exposition à : Heffel Toronto – 13 avenue Hazelton

PROVENANCE
David Mirvish Gallery, Toronto
Acquis du susmentionné par une importante collection privée, Toronto, avril 1974

BIBLIOGRAPHIE
Marc Mayer et Sarah Stanners, Jack Bush, Musée des beaux-arts du Canada, 2014, reproduit page 35

EXPOSITION
David Mirvish Gallery, Toronto, Jack Bush : Recent Paintings, 1974


Peint à la fin de 1973, Scoop Totem fait partie des derniers tableaux Totem classiques de Jack Bush puisque l’année suivante, il commence à explorer des formats qui s’éloignent des figures résolument verticales définissant cette série. Grey Arc, par exemple, est une œuvre horizontale de la taille d’une peinture murale (elle mesure près de cinq mètres de longueur) et bien qu’elle se termine par une forme en forme d’écope, elle est orientée à l’horizontale et n’est donc pas « totémique » au sens le plus strict du terme. Dans tous les cas, cependant, cette série est caractérisée par des arrière-plans tachetés recouverts de minces colonnes de couleurs vibrantes superposées, lisses d’un côté et déchiquetées de l’autre. Elles sont étonnamment similaires en apparence aux traits de couleur des esquisses au feutre que Bush fait souvent avant de peindre.

Lorsque la galerie David Mirvish de Toronto annonce son intention de consacrer une exposition personnelle à Bush au printemps 1974, l’artiste produit un ensemble cohérent de peintures qui s’accrocheraient bien ensemble, tout comme sa série London créée pour les Waddington Galleries au printemps de la même année. Alors que les tableaux London ont été réalisés pour être exposés à l’étranger, les Totems ont été conçus pour Toronto. Lors d’un entretien avec Bush en 1969, Dennis Reid s’enquiert des méthodes employées par l’artiste pour choisir les œuvres destinées à ses expositions. Bush souligne alors que l’un des facteurs décisifs pour une exposition donnée est « la nature physique des galeries » et que ses peintures sont « choisies pour faire une exposition qui conviendrait à cet espace ».[1] Cinq ans plus tard, Bush perfectionne l’art de réaliser une exposition percutante grâce à l’exécution réfléchie d’un ensemble d’œuvres non seulement liées entre elles sur le plan stylistique, mais également sensibles à l’environnement dans lequel elles sont destinées à être exposées.

Une autre caractéristique commune aux tableaux Totem est leur énormité. Lors de la première exposition de la série Totem, Grey Arc est l’une des trois peintures mesurant plus de quatre mètres de longueur. Les tableaux de Bush bénéficient des vastes dimensions de la galerie Mirvish qui occupe deux maisons victoriennes jumelées de deux étages et demi et qui, grâce à la conception et à la planification de John Andrews Architects, ont été combinées pour former un espace unique. Au 596, rue Markham, les plafonds sont hauts et l’espace est spécialement conçu pour accueillir des peintures et des sculptures abstraites spectaculaires de grande taille.

Comme de nombreux Torontois s’en souviennent, l’énorme tableau de Frank Stella intitulé Damascus Gate, Stretch Variation (1970) mesurant 3 x 15,2 mètres, a occupé pendant des décennies le mur ouest auquel il convenait parfaitement. Dans une critique de 1971 sur une exposition de sculptures d’Anthony Caro à la galerie Mirvish, le New York Times fait remarquer que ce cadre était « particulièrement avantageux pour le travail de Caro », ajoutant que « la galerie pourrait bien faire l’envie des établissements new-yorkais exigus ».[2] Dans l’exposition de Bush, au moins huit tableaux, dont Scoop Totem, mesuraient plus de deux mètres de hauteur. Entrer dans la salle devait être une expérience exaltante.

La plupart des Totems présentés dans le cadre de l’exposition de la galerie Mirvish ont eu peu de propriétaires et leur provenance est claire, puisqu’ils sont restés la propriété de l’acheteur qui les a acquis pour la première fois il y a 50 ans. Quelques-uns des tableaux de cette exposition ont été offerts à des musées, notamment au Museum of Fine Arts de Boston, au Hirshhorn Museum and Sculpture Garden de Washington et à l’Art Gallery of Hamilton. Scoop Totem est resté dans la même collection renommée depuis qu’il a quitté la galerie de la rue Markham en avril 1974. Comme un joyau caché que l’on redécouvre, Scoop Totem est une peinture lumineuse et passionnante, prête à être exposée dans un nouvel environnement.

Nous remercions Sarah Stanners, Ph.D., directrice du catalogue raisonné de Jack Bush, qui a participé à l’organisation de la rétrospective Bush organisée au Musée des beaux-arts du Canada en 2014, et professeure adjointe au département d’histoire de l’art de l’Université de Toronto, qui a rédigé l’essai ci-dessus.

Cette œuvre sera incluse dans le prochain catalogue raisonné de Stanners, Jack Bush Paintings : A Catalogue Raisonné.

1. Jack Bush cité dans Dennis Reid, « Galerie Godard Lefort, Montréal, février-mars 1969 », artscanada, vol. 26, no 2, avril 1969, p. 43-44 [traduction libre].

2. James R. Mellow, « How Caro Welds Metal and Influences Sculpture », New York Times, 18 juillet 1971, section D, p. 21 [traduction libre].


Estimation : 250 000 $ - 350 000 $ CAD

Tous les prix affichés sont en dollars canadiens


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