PROVENANCE
M. G. Drummond et Mme Anne Birks, Montréal
Par filiation à la collection privée actuelle, Montréal

Lorsque Robert Pilot peint cette vue de Montréal en 1961, il le fait sans doute fait dans un esprit de respect nostalgique. Le panorama de Montréal, vu à partir de l’île Sainte-Hélène de l’autre côté du Saint-Laurent, est dépourvu de certains des gratte-ciel qui étaient en construction à l’époque, notamment la Place Ville Marie et les tours CIBC et CIL House (aujourd’hui Telus). Pilot a choisi d’omettre ces symboles de la mutation urbaine et architecturale de Montréal en cours dans les années 1960 à une échelle monumentale. Bien que le métro moderne et Expo 67 aient fait connaître la ville au monde entier, ces changements rapides ont souvent été décriés.

Un sentiment de nostalgie est également véhiculé par le traitement impressionniste de Pilot. Le ciel de fin d’hiver est rendu par des tons doux de lilas, de bleu et de jaune, les édifices sont vus à travers une brume vaporeuse, et des vapeurs blanches cotonneuses s’élèvent des navires et des bâtiments du port. Au premier plan sont représentés le fort de l’île Sainte-Hélène, érigé au début des années 1820, et un phare construit en 1911 pour remplacer le premier, datant de 1907. Malgré son titre évoquant le début du printemps, ce tableau fait en grande partie allusion aux longs hivers montréalais, un sujet que Pilot traite de façon magistrale avec ses touches de neige d’un blanc éclatant et ses effets atmosphériques vaporeux.

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