DÉTAILS DU LOT
Débute : jeudi, 23 mai 2024 | 19h00 HE
Historique des enchères
# de palette Date Prix

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La liste de l'historique des enchères a été mise à jour le: lundi, 29 avril 2024 | 14h 53m 50s

LOT 122

AAM RCA
1866 - 1934
Canadien

The Ferry, Quebec
huile sur toile
signé et daté 1904 et au verso titré sur l’étiquette de la galerie, inscrit « N° 6629 » et certifié par l’inventaire Cullen #824
23 5/8 x 28 3/4 po, 60 x 73 cm

Estimation : 250 000 $ - 350 000 $ CAD

Exposition à : Heffel Montréal

PROVENANCE
Acquis directement de l’artiste par une collection privée
Par filiation dans une collection privée, Vancouver
Galerie Heffel Limitée, Vancouver
Acquis du susmentionné par une collection privée, Vancouver, 2002
Art canadien, impressionniste et moderne, Maison de vente aux enchères Heffel, 15 juillet 2020, lot 119
Collection privée, Québec

BIBLIOGRAPHIE
Hugues de Jouvancourt, Maurice Cullen, 1978, reproduit page 9, intitulé Québec de Lévis, Harmonie en bleu
Crystal S. Parsons, Maurice Cullen and His Circle, Musée des beaux-arts du Canada, 2009, toile similaire datant d’environ 1905 intitulée Soirée d’hiver, Québec, dans la collection du Musée des beaux-arts du Canada, reproduite page 8


Les vues de Québec depuis Lévis au-dessus du large fleuve Saint-Laurent sont des classiques de l’œuvre de Maurice Cullen, en particulier celles représentant le traversier qui reliait les deux rives. Il saisit le profil très pittoresque de la ville de Québec au sommet de la falaise, avec ses bâtiments historiques remarquables tels que la Citadelle, le Séminaire et la cathédrale Notre-Dame. Cette scène était également un sujet populaire pour, notamment, James Wilson Morrice, un autre impressionniste canadien, dont le célèbre tableau The Ferry (1907, collection du Musée des beaux-arts du Canada), représente la gare ferroviaire de Lévis au premier plan et, à l’arrière-plan, le cap Diamant.

Cullen étudie en France à l’époque où les impressionnistes bouleversent le monde de l’art. En 1895, alors qu’il vit et travaille au 8, rue Milton à Paris, il est élu membre associé de la Société nationale des Beaux-Arts et expose au Salon de Paris. Cependant, la même année, il décide de rentrer à Montréal, profondément marqué par le nouveau mouvement révolutionnaire qu’il a découvert en France. L’adhésion de Cullen aux principes de l’impressionnisme contribue à perturber l’influence dominante de l’art européen sur les collectionneurs canadiens qui, à l’époque, achètent des tableaux de genre hollandais et des œuvres de l’école de Barbizon, aux couleurs sombres et aux sujets étrangers. Cullen transforme ses scènes québécoises en mettant l’accent sur l’atmosphère et en dépeignant la clarté et la fraîcheur de la lumière canadienne à l’aide d’une palette aux tons pastel.

Pour Cullen, cette vue de Québec, ville qu’il a peinte en toutes saisons, lui offrait de multiples occasions de représenter l’atmosphère et la lumière. Ici, les effets de l’air et de l’eau dans l’ambiance brumeuse et les courants fluviaux doucement changeants font contrepoint à la masse et aux bâtiments sombres de la ville de Québec. Les panaches de fumée du traversier au premier plan et du navire derrière s’enroulent sur le côté puis vers le haut, donnant une impression de mouvement et de perspective spatiale. Cullen fait preuve d’une grande maîtrise de la composition en utilisant la rive sombre pour faire ressortir la fumée pâle du traversier à l’arrière-plan, et le soleil reflété pour contraster avec l’exhalaison fumante de l’embarcation la plus proche de l’observateur. Sa palette à la prédominance de tons bleus complète parfaitement les teintes dorées.

Dans The Ferry, Quebec, Cullen nous inspire une sensibilité accrue et une appréciation des atmosphères particulières au Québec. Il saisit les impressions éphémères de la scène plutôt qu’une reproduction exacte et scientifique de son apparence. Comme l’a dit Paul Cézanne : « Peindre d’après nature, ce n’est pas copier l’objectif, c’est réaliser ses sensations. » Cullen fournit suffisamment de détails pour que nous sachions où nous nous trouvons, mais c’est l’impression d’être sur place qui est l’élément le plus important. Cullen fait des croquis par tous les temps et en toutes saisons, à n’importe quelle heure du jour et de la nuit, afin de capturer les subtilités de la lumière et de l’air, et rapportait à l’atelier ce dont il s’était imprégné pour exécuter des tableaux tels que cette œuvre extraordinaire. Il confère une beauté sublime à notre expérience de la scène, en particulier grâce à sa vision du ciel spectaculaire, avec son mouvement en courbe, et à la lumière dorée glorieuse qui transperce les nuages et se répand en un chemin étincelant sur l’eau.


Tous les prix affichés sont en dollars canadiens.


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