BCSFA CGP
1871 - 1945
Canadien
Tree Trunk
huile sur papier sur toile, circa 1935
signé et au verso étampé Dominion Gallery Montreal sur une étiquette
17 3/4 x 12 po, 45.1 x 30.5 cm
Estimation : 100 000 $ - 150 000 $ CAD
Vendu pour : 181 250 $
Exposition à :
PROVENANCE
Succession de l’artiste
Galerie Dominion, Montréal
Collection privée, Victoria
La passion d’Emily Carr pour les paysages de la Colombie-Britannique a été l’élément déterminant de la dernière moitié de sa carrière. Bien qu’elle revienne parfois à des sujets autochtones dans ses travaux ultérieurs, la plupart de ses œuvres des années 1930 et 1940 représentent la nature de sa province natale, un sujet qu’elle aime et admire à la fois.
Les croquis à l’huile sur papier réalisés par Carr dans les années 1930 témoignent de ses interactions intenses et dynamiques avec la nature de sa province. Elle s’investit à fond dans l’expérience et la représentation des forêts côtières. Sa décision d’utiliser l’huile sur papier comme technique numéro un pour peindre ces paysages reflète sa conviction que la forêt devait être rendue de manière proche et directe. Pour Carr, cette « communion » personnelle avec ses sujets est primordiale pour restituer la vérité et l’intensité qu’elle recherche. Peu coûteuse, facile à travailler et réalisée avec du matériel léger à transporter, l’huile sur papier devient la principale méthode d’esquisse de Carr pendant la dernière partie de sa carrière.
Carr se sert d’abord de ses œuvres à l’huile sur papier comme travaux préparatoires pour ses toiles, mais elle se rend rapidement compte que ces œuvres possèdent une valeur intrinsèque. S’il existe de nombreux exemples de croquis à l’huile sur papier qui ont inspiré des tableaux, il y en a beaucoup plus qui se suffisent à elles-mêmes.
Tree Trunk est une image audacieuse et indépendante qui reflète l’attachement de Carr pour la forêt pluviale de la Colombie-Britannique. Ce qui est frappant dans cette œuvre, c’est qu’elle semble représenter un arbre mort plutôt que vivant. Le sol aux couleurs vives à l’avant-plan suggère que la zone située tout autour de ce tronc nu a peut-être été ravagée par le feu. La mort de ce géant est évoquée par le contraste frappant entre les branches et le fût dépouillés, et les arbres richement feuillus de l’arrière-plan. La décision de Carr de tronquer la partie supérieure du tronc principal et de peindre une zone noire juste à son pied indique aussi qu’il serait mort. Les verts vifs de l’arrière-plan soulignent de plus l’absence de vie de l’arbre central rendu en brun, en noir et en blanc grisâtre.
Pourquoi Carr peindrait-elle un arbre mort massif ? Il s’agit certainement d’un sous-entendu de la relation que Carr entretient avec l’industrie forestière britanno-colombienne, qu’elle évoque également dans ses tableaux Scorned as Timber, Beloved of the Sky (1931, collection de la Vancouver Art Gallery) et Odds and Ends (1939, collection de l’Art Gallery of Greater Victoria). L’arbre de Tree Trunk a échappé aux bûcherons, mais a été victime du feu. Il a clos son cycle de vie sans être soumis aux volontés de l’humain et pour Carr, ce phénomène naturel digne de mention était un événement à célébrer.
Carr, probablement l’observatrice la plus perspicace du paysage forestier de sa Colombie-Britannique bien-aimée, démontre magnifiquement avec Tree Trunk qu’elle abordait tous les aspects de ce paysage.
Nous remercions Ian M. Thom, conservateur principal à la Vancouver Art Gallery de 1988 à 2018, auteur de l’essai ci-dessus.
Tous les prix affichés sont en dollars canadiens.
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