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LOT 122

ARCA G7 OSA
1881 - 1969
Canadien

Iceberg
huile sur toile, 1938
signé et avec l’empreinte du pouce de l’artiste et au verso inscrit « special » et étampé avec le numéro d'inventaire Varley #550
16 x 20 po, 40.6 x 50.8 cm

Estimation : 225 000 $ - 325 000 $ CAD

Exposition à : Heffel Calgary - 220 Manning Road NE, Unit 1080

PROVENANCE
Un cadeau de l’artiste à un collectionneur privé, Vancouver
Par filiation à la collection privée actuelle, Vancouver

BIBLIOGRAPHIE
Christopher Varley, F.H. Varley: A Centennial Exhibition, Edmonton Art Gallery, 1981, pages 138, 140 et 142
Peter Varley, Frederick H. Varley, 1983, page 148
Maria Tippett, Stormy Weather: F.H. Varley, A Biography, 1998, page 237


Dès qu’il a vu sa première exposition des œuvres arctiques de Lawren Harris et A.Y. Jackson en 1931 à la Vancouver Art Gallery, Frederick Varley rêvait de voyager dans le Grand Nord. Le 4 juillet 1938, il a reçu une invitation de Charles Camsell, sous-ministre des Mines et des Ressources, à se joindre au navire de ravitaillement du gouvernement, le RMS Nascopie, pour son participer à son voyage de patrouille annuel dans l’Arctique. Varley se dépêcha pour faire ses bagages et, cinq jours plus tard, soit le 9 juillet, il quitta Montréal et monta à bord du Nascopie pour un voyage de 12 246 milles jusqu’à Thulé, au Groenland. Son compagnon de cabine était l’ornithologue Terry M. Shortt du Musée royal de l’Ontario. Dans leurs quartiers exigus, Shortt disséquait des oiseaux pour ses recherches tandis que Varley dessinait, dans un fouillis créatif de biologie et d’art. Malgré cela, Varley a rapporté qu’ils « s’entendaient très bien ».

Ce voyage fut fortuit. Varley était fasciné par l’Arctique et, à la fin du mois d’août, il écrivit :

« Je suis plus ivre que jamais dans ma vie – ivre de ce qui semble impossible – les glaciers de la côte du Groenland et les montagnes arrondies par le temps – les icebergs – littéralement des centaines d’entre eux, des sphinx flottants – des pyramides – des sommets montagneux avec des châteaux par-dessus – des ponts-levis et des crevasses, d’énormes cathédrales – des formes de corail magnifiées mille fois – des dents hautes de centaines de pieds – des grottes étranges déversant devant elles le chant intense violet de l’espace jusqu’à ce qu’elles soient aussi irréelles, comme un rêve. »

Inspiré, Varley a travaillé fiévreusement, rapportant un trésor d’esquisses à l’aquarelle, au graphite, au crayon de couleur et à l’huile. Alors que le Nascopie voyageait plus au nord, Varley eut des problèmes avec la plasticité de ses huiles à cause du froid. Shortt lui donna généreusement environ 200 feuilles de son propre papier afin qu’il puisse continuer à peindre à l’aquarelle.

Les sujets de Varley étaient le plus souvent des Inuits dans le paysage ou dans leurs villages, et des vues de l’autre côté de l’océan jusqu’aux rives montagneuses. Les gros plans d’ iceberg étaient donc rares. En outre, Christopher Varley a raconté que l’artiste « semble n’avoir réalisé que trois tableaux à l’huile inspirés par son « matériau » arctique », ce qui rend cette toile extrêmement rare. Maria Tippett en note la raison probable dans Stormy Weather : « […] lorsque Varley est revenu de l’Arctique, il a dit à un ami que selon lui, ça ne vaudrait guère la peine de faire des tableaux à partir de ses croquis, car personne dans ce pays ne les achèterait . Néanmoins, il n’a pas pu résister à cela. » L’une de ces toiles spéciales, Arctic Landscape, circa 1940, a été acquise par le Musée des beaux-arts du Canada.

L’expérience des longues journées de l’été arctique, avec leurs effets de lumière prolongés au coucher et au lever du soleil, a été magique pour Varley qui a été frappé par la qualité irisée de la lumière. Il voulait tellement peindre le paysage chaque heure du jour et de la nuit qu’il dormait à peine. Dans Iceberg, la forme de la masse centrale ressemble à une énorme souche, massive et sculpturale, et sa forme extraordinaire domine le paysage. Il est facile d’imaginer l’excitation de Varley en contemplant sa forme unique.

Des comparaisons peuvent être faites avec les magnifiques tableaux d’icebergs arctiques de Lawren Harris, peintre du Groupe des Sept, dont la lumière claire et transcendante met en évidence les qualités sculpturales des formes de glace. Cependant, les œuvres de Varley diffèrent des images fraîches aux résonnances spirituelles de Harris. Varley exprime une réaction romantique à la beauté des longs couchers et levers de soleil par son utilisation variée de la couleur et ses coups de pinceau texturés et sensuels. Varley a déclaré que « dans de telles conditions, on vit dans des couleurs prismatiques ».

Le chef-d’œuvre Iceberg est magnifique, une image emblématique de l’Arctique. Il incarne la sensibilité aiguë de Varley à la couleur avec les teintes de bleu, vert et violet si particulières de sa palette unique, perfectionnée alors qu’il vivait à Vancouver. L’approche viscérale de l’artiste envers la masse apporte de la solidité au nuage et à l’iceberg. L’océan opaque déferle contre la forme de glace monumentale, avec des calottes blanches marquant sa surface, tandis que les nuages traversent le ciel, baignés d’une lueur éthérée, rendant cette peinture vivante avec le mouvement atmosphérique et océanique.

Le 30 septembre, Varley débarque à Halifax et retourne à Ottawa. Ce sera son seul voyage dans l’Arctique, l’une des grandes expériences de sa vie, et cette toile remarquable est un trésor résultant de ce voyage.

Cette œuvre porte le numéro 550 dans l’inventaire Varley sous le titre Iceberg.


Estimation : 225 000 $ - 325 000 $ CAD

Tous les prix affichés sont en dollars canadiens


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