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LOT 110

CAC RCA
1881 - 1942
Canadien

La gare, Paris
huile sur panneau, circa 1908
au verso titré et certifié par le numéro d'inventaire Lucile Rodier Gagnon #450
6 1/4 x 9 1/4 po, 15.9 x 23.5 cm

Estimation : 40 000 $ - 60 000 $ CAD

Vendu pour : 49 250 $

Exposition à : Heffel Toronto – 13 avenue Hazelton

PROVENANCE
Succession de l’artiste
Collection de Tom Edwards, Montréal
Galerie Walter Klinkhoff Inc., Montréal
Collection privée, Toronto

BIBLIOGRAPHIE
René Boissay, Clarence Gagnon, 1988, reproduit page 76
A.K. Prakash, L’impressionnisme au Canada : un voyage de redécouverte, 2015, page 558


Clarence Gagnon a peint La gare, Paris à la fin de son premier séjour dans la capitale française de 1904 à 1908. James H. Morgan, un riche mécène qui dirigeait une galerie dans le grand magasin montréalais Henry Morgan & Company appartenant à sa famille, a financé ce voyage en payant les frais de transport de l’artiste et en lui versant une allocation mensuelle. Paris était la Mecque des artistes à l’époque, et les Canadiens et les Américains formaient le plus gros contingent d’étudiants étrangers. L’impressionnisme révolutionnait le monde de l’art, et ces jeunes ont également été exposés au pointillisme, au post-impressionnisme et au fauvisme.

Gagnon s’est joint au groupe d’artistes canadiens-français à Paris, dont faisait notamment partie Marc-Aurèle Suzor-Coté. Il résida d’abord à divers endroits dans le quartier Montparnasse. En 1907, il vivait au 9, rue Falguière, dans l’un des grands ateliers à loyer modique mis à la disposition d’artistes accomplis par le gouvernement français, qui devint son adresse permanente à Paris. Gagnon passera la moitié de sa carrière en France en faisant de nombreux séjours au Canada jusqu’à son retour permanent au Québec en 1936.

Au cours de son premier séjour en France, Gagnon étudie brièvement à l’Académie Julian, apprend les techniques d’eau-forte auprès du graveur Donald Shaw MacLaughlan et voyage en Europe. Il a également beaucoup exploré la France lors de voyages d’esquisse. En 1905, 1906 et 1908, il expose avec le Salon de la Société des artistes français, un moyen efficace de se tailler une réputation à Paris. Entre 1905 et 1908, il participe également au prestigieux Salon des Champs-Élysées. Il est rapidement reconnu pour ses eaux-fortes, acquises par des collectionneurs de La Haye, Dresde, Florence et Venise. Fait marquant de cette époque, il se lie d’amitié avec l’impressionniste canadien James Wilson Morrice, qui vit également à Paris et partage pendant une brève période l’atelier de Gagnon au 9, rue Falguière. Gagnon se promène dans la ville avec Morrice qui, écrit A.K. Prakash, lui enseigne « à faire des esquisses rapides sur place et à capter l’essence de la scène sur les petits panneaux de bois qu’il affection […] Gagnon considère Morrice comme une âme sœur et les deux hommes resteront amis jusqu’à la mort de l’aîné ». Lors d’une conférence prononcée en 1938 à l’Art Association of Montreal, Gagnon fait l’éloge des « conceptions poétiques [...] des couleurs exquises et de la délicatesse du sentiment » de Morrice. Ces mots pourraient facilement servir à décrire cette magnifique pochade.

L’influence du style impressionniste de Morrice se voit assez clairement dans La gare, Paris, dans le choix du sujet de Gagnon et dans les coups de pinceau délicats qui reproduisent l’essentiel de la scène. Le sujet de la gare et des voyages d’agrément est un choix de sujet moderne et intéressant. Ici, Gagnon représente de petits groupes de personnes bien habillées dans la gare devant une grosse locomotive fumante qui se profile derrière eux. Derrière la gare, Gagnon capture l’atmosphère rayonnante du crépuscule bleu qui s’intensifie au-dessus de la ville, avec une seule étoile qui brille dans le ciel et des orbes de lumière qui brillent dans la ville au-delà. Les contrastes entre les zones sombres et les claires sont bien nets : les couleurs pâles des robes et du panache aérien qui s’élève de la cheminée tranchent avec la locomotive sombre pour créer un effet dramatique. La scène est animée par des éclaboussures vives d’orange et de doré sur les vêtements et les lampes. Le pinceau de Gagnon capture sur le vif ce paysage urbain sensible et atmosphérique avec des coups de pinceau et fluides. Avec La Gare, Paris, Gagnon crée une composition évocatrice et lumineuse qui reflète sa maîtrise des principes de l’impressionnisme.


Estimation : 40 000 $ - 60 000 $ CAD

Tous les prix affichés sont en dollars canadiens


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