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LOT 104

ALC CGP G7 OSA RCA
1873 - 1932
Canadien

On Mongoose Creek, Algoma
huile sur panneau
signé et daté 1919 et au verso signé deux fois, titré, daté et inscrit « Mongoose Creek, Algoma » / « R.A. Laidlaw » / « not for sale » (annulé) / « #1507 » / « 4 » et diversement
8 3/8 x 10 1/2 po, 21.3 x 26.7 cm

Estimation : 60 000 $ - 80 000 $ CAD

Vendu pour : 265 250 $

Exposition à : Heffel Toronto – 13 avenue Hazelton

PROVENANCE
Collection de R.A. Laidlaw, Toronto
Par filiation à la Collection privée actuelle, Ontario

BIBLIOGRAPHIE
Paul Duval, The Tangled Garden: The Art of J.E.H. MacDonald, 1978, pages 85 et 89


« Ce que Thomson était au pays algonquin, MacDonald l’était à Algoma. »

—A.Y. Jackson, Canadian Forum, janvier 1933

Ces mots sont tirés de l’hommage posthume d’A.Y. Jackson à J.E.H. MacDonald, membre du Groupe des Sept. Quand on connaît l’ampleur et l’intimité de la compréhension que Jackson avait du travail de son ami, cet éloge est juste et exceptionnel. Il situe l’œuvre de MacDonald dans la région d’Algoma, en Ontario, à l’épicentre même d’un style de peinture célébré depuis plus de cent ans, et il n’était pas le seul à le croire. Dans son livre The Tangled Garden on MacDonald’s Art, Paul Duval écrit : « Ces petits morceaux de carton ou de panneau de bois peints sont parmi les représentations les plus vives de la terre canadienne », ajoutant qu’ils « représentent une rencontre parfaite entre l’artiste et le thème ».

Cette pochade à l’huile a été réalisée en plein air lors du deuxième des trois voyages du Groupe des Sept à Algoma, une incursion qui a été le dernier des deux mythiques voyages en train dans un wagon modernisé, équipé de couchettes, d’un évier et d’un poêle. Les artistes s’y sont confortablement installés pendant le voyage, décorant l’intérieur de la voiture avec la devise latine Ars longa, vita brevis (« L’art est long, la vie est courte »). Depuis leur wagon qui leur servait de « camp de base », les membres du Groupe s’aventuraient à pied, et parfois en draisine sur les rails, pour trouver leurs sources d’inspiration préférées. Leurs mallettes d’artiste contenaient leurs peintures et leurs supports qui, dans le cas de MacDonald, étaient souvent du carton pour reliure de Brown Brothers à Toronto, généralement apprêtés à l’avance par son fils Thoreau avec une couche de gomme-laque. Cette préparation rendait la surface assez solide pour recevoir de la peinture à l’huile, tout en l’imprégnant d’une lueur chaude et terreuse, comme on le voit dans les espaces entre les coups de pinceau.

Le maniement de la peinture de MacDonald, parfois décrit comme élégant ou musical, mérite pleinement ces qualificatifs. Le geste de balayage dans l’empâtement évoque les formes rocheuses et le ruisseau qui chante sous la lumière du jour, et les taches de rouge dans les arbres au-delà du lit du ruisseau donnent une note de contraste bien choisie et complètent la composition avec une subtile complexité visuelle. À bien des égards, la sensation d’intimité de cette peinture rappelle les exceptionnels Tangled Garden de MacDonald des années précédentes, autrefois notoirement ridiculisées, maintenant profondément aimées. Thoreau a noté que selon son père, peindre de cette manière était « le plus beau plaisir de la vie », et la capacité de MacDonald à saisir les échos lyriques de la nature dans des moments secrets était l’une de ses nombreuses capacités étonnantes.

MacDonald était habile non seulement à faire de l’art, mais aussi à nouer des amitiés et à encadrer d’autres artistes. Plus tôt dans la décennie, alors qu’il travaillait pour la firme d’art commercial Grip Ltd. à Toronto, il encourageait les voix artistiques émergentes de ses collègues, dont Arthur Lismer, Franklin Carmichael et Tom Thomson, les exhortant à explorer la peinture dans leur temps libre. Si Thomson était le phare du Groupe des Sept, MacDonald en était le cœur.

Pour ce qui est de la provenance de ce tableau, elle pourrait difficilement être plus irréprochable : il appartenait à l’origine à R.A. Laidlaw, un collectionneur renommé d’art canadien, dont le nom paraît souvent dans le catalogue raisonné de Tom Thomson et la Collection d’art canadien McMichael. Faisant preuve d’une clairvoyance étonnante, Laidlaw a bâti une collection exceptionnelle d’art contemporain canadien à une époque où peu de gens voyaient sa valeur, car le marché de l’art canadien dans son ensemble mettra encore plusieurs décennies à trouver ses repères. Puisque bon nombre des œuvres qu’il possédait autrefois figurent maintenant dans des collections publiques de premier plan, il est particulièrement rare de pouvoir acquérir aux enchères une œuvre ayant appartenu à Laidlaw.


Estimation : 60 000 $ - 80 000 $ CAD

Tous les prix affichés sont en dollars canadiens


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