LOT 126

ALC BCSFA CGP FCA G7 OSA RPS TPG
1885 - 1970
Canadien

Snow in the Woods, Algonquin Park I
huile sur panneau, circa 1915
signé et au verso signé, titré diversement et inscrit avec le symbole de l’artiste, « 4 » (encerclé), « 36 » en rouge, le numéro d'inventaire Doris Mills #5/21 (barré), « Not For Sale »
10 1/2 x 13 3/4 po, 26.7 x 34.9 cm

Estimation : 200 000 $ - 300 000 $ CAD

Vendu pour : 253 250 $

Exposition à : Heffel Toronto – 13 avenue Hazelton

PROVENANCE
Walter Klinkhoff Gallery Inc., Montréal
Une importante collection montréalaise
Canadian Art, An Outstanding Collection, The Property of a Prominent Montreal Collector, Fraser Bros., Montréal, 23 octobre 1986, lot 62
Collection privée, Vancouver
The Art Emporium, Vancouver
Acquis auprès du susmentionné par la collection privée actuelle, Vancouver, 2004

BIBLIOGRAPHIE
Doris Mills, L.S. Harris Inventory, 1936, répertorié comme Groupe 5, catalogue #21, croquis divers, emplacement noté comme le Studio Building


Snow in the Woods, Algonquin Park I de Lawren Harris, une oeuvre poétique et captivante, est une belle représentation de l’enthousiasme que l’artiste et ses contemporains ont eu très tôt pour représenter le paysage canadien pour ce qu’il est. Comme l’indique le titre, cette pochade fait partie d’une petite série de l’artiste représentant l’emblématique parc Algonquin. Elle représente des arbres enneigés, un sujet cher à Harris.

Une exposition d’art scandinave que Harris et J.E.H. MacDonald visitent au début de 1913 à Buffalo, État de New York, est un catalyseur essentiel pour le Groupe des Sept. Les œuvres qu’ils y voient, y compris celles du Suédois Gustaf Fjaestad et du Norvégien Harald Sohlberg, ont été capitales pour inspirer et permettre, selon les mots de Harris, « une expression artistique qui devrait incarner les humeurs, le caractère et l’esprit du pays1 ». Ces tableaux « audacieux, vigoureux et intransigeants2 » laisseront une empreinte indélébile sur Harris et sa vision de l’art canadien et résonnera en lui durant sa période de paysage. Le travail de Fjaestad en particulier a très rapidement un impact fort, son style trouvant un écho dans les scènes décoratives de forêt enneigées de Harris, la plupart peintes entre 1914 et 1918. Ces œuvres représentent la première des nombreuses grandes périodes de Harris qui ont jalonné sa carrière diversifiée.

Contrairement aux paysages réalisés plus tard à Algoma, au lac Supérieur et ailleurs, les scènes d’hiver représentent une certaine anomalie dans le catalogue de Harris, car on ne peut pas faire de liens directs entre les nombreux grands tableaux et les pochades à l’huile sur carton antérieures. Bon nombre de ces grands formats représentent des scènes des environs de Toronto – comme High Park et le ravin Rosedale – et il existe très peu d’œuvres préparatoires. Ainsi, Snow in the Woods, Algonquin Park I a la particularité d’être l’une des rares œuvres à combiner la fascination de Harris pour les scènes de forêts enneigées avec son approche caractéristique de la peinture en plein air à l’huile sur carton. On ignore s’il a utilisé cette pochade comme source d’inspiration ou de référence pour l’une de ses œuvres plus grandes et plus ornementales, mais on peut dégager un sens dans cette combinaison rare et passionnante.

Dans ce paysage hivernal, Harris a fait le portrait invitant et délicieux d’une scène canadienne classique, au moyen de coups de pinceau épais et riches qui forment des motifs croisés à partir des verts et des terres de Sienne des arbres, et des mauves subtils et des bleus outremer de la neige à l’ombre. Avec cette œuvre, Harris aborde le paysage enneigé avec la vitalité de ses croquis d’Algoma qui suivront. Réalisé sur le motif, il conserve la rugosité de la scène tout en saisissant la contemplation sereine du mystère d’un boisé sous une neige abondante. Contrairement à beaucoup de tableaux hivernaux plus grands et plus délibérément composés, il n’y a pas de chemin dégagé à travers ces bois. Cette scène représente plutôt la destination elle-même, capturant la satisfaction et le sentiment de rapport intime au paysage que Harris espérait favoriser au Canada après avoir vu de tels sujets si bien représentés dans les œuvres d’artistes scandinaves.

Snow in the Woods, Algonquin Park I marie de façon impressionnante l’inspiration et l’élégance que Harris a trouvées dans les branches enneigées des forêts canadiennes avec l’immédiateté, l’énergie et la présence contenues dans ses paysages réalisés en plein air. En outre, c’est un merveilleux exemple d’une première période d’excitation pour Harris, qui décrit avec tendresse cette époque et sa signification, rappelant sa propre histoire du Groupe des Sept : « Nous avions entrepris notre grande aventure. Nous vivions dans un élan ininterrompu d’enthousiasme. Nous étions parfois très sérieux et inquiets, à d’autres moments hilares et insouciants. Par-dessus tout, nous aimions ce pays, et nous aimions l’explorer et le peindre3. »

Nous remercions Alec Blair, directeur et chercheur principal, Lawren S. Harris Inventory Project, d’avoir rédigé l’essai ci-dessus.

1. Lawren Harris, The Story of the Group of Seven, Toronto, Rous & Mann Press, 1964, p. 14 [traduction libre].

2. Ibid., [traduction libre].

3. Ibid., p. 16 [traduction libre].


Estimation : 200 000 $ - 300 000 $ CAD

Tous les prix affichés sont en dollars canadiens


Bien que nous ayons pris soin d’assurer l’exactitude de l’information publiée, des erreurs ou omissions peuvent se produire. Toute enchère est soumise à nos modalités et conditions de vente. Les enchérisseurs doivent s’assurer qu’ils sont satisfaits de la condition du lot avant d’enchérir. Les rapports de condition sont disponibles sur demande.