LOT 128

RCA
1850 - 1917
Canadien

Algonquins
sculpture en bronze
signé, daté 1916 (moulage début des années 1920) sur l’étiquette et embossé avec le cachet de fonderie Cast R. Hohwiller, Paris
23 3/4 x 26 1/2 x 8 1/2 po, 60.3 x 67.3 x 21.6 cm

Estimation : 100 000 $ - 150 000 $ CAD

Exposition à :

PROVENANCE
Acquis par un collectionneur privé de Fraser-Pinneys Auction, Québec, années 1970
Galerie Walter Klinkhoff Inc., Montréal
Collection privée, Toronto

BIBLIOGRAPHIE
Mario Béland et al., Louis-Philippe Hébert, Musée du Québec, 2001, un autre moulage reproduit pages 27 (détail) et 256
Jacques Des Rochers, Art québécois et canadien : Collection du Musée des beaux-arts de Montréal, vol. 1, Musée des beaux-arts de Montréal, 2011, autre moulage reproduit sur la couverture

EXPOSITION
Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa, Exposition du Sesquicentenaire, 2017 - 2018, ce moulage exposé (étiquette incluse)


À première vue, il semble difficile de croire que Louis-Philippe Hébert, né et élevé dans une petite communauté rurale du Québec, loin de toute institution culturelle, deviendrait l’un des meilleurs sculpteurs de sa génération. Cependant, en 1869, à l’âge de 19 ans, il s’inscrit comme zouave pontifical et part pour l’Italie en septembre de la même année. Il passe onze mois à l’étranger et, comme il l’écrira plus tard, la visite d’églises, de galeries et de monuments à Rome est une révélation et a un impact considérable sur sa vie personnelle et sa carrière.

En 1872, Hébert est admis dans l’atelier d’Adolphe Rho à Bécancour, où il s’initie à l’art de la sculpture sur bois. Peu après avoir exposé un buste à l’exposition provinciale tenue à Montréal en 1873, Napoléon Bourassa, une figure éminente du milieu artistique montréalais, l’invite à se joindre à lui. Le mentorat de Bourassa, peintre, sculpteur et architecte accompli, l’influence profondément et la pratique du jeune artiste s’en trouve transformé. Premier sculpteur canadien depuis François Baillairgé à pratiquer le modelage, Hébert introduit au Canada de nouvelles approches de la sculpture et atteint un statut qu’aucun artiste canadien n’avait obtenu jusque-là.

Lorsque l’Académie royale des arts du Canada est fondée en 1880, Hébert est nommé membre associé. La même année, il reçoit sa première commande pour un monument commémoratif, et une ère décisive commence pour le premier sculpteur québécois à travailler le bronze. Commencée en 1877, la construction de l’édifice du Parlement à Québec est une entreprise majeure pour la province, et de nombreux artistes sont mis à contribution pour réaliser le plus beau monument qui soit. En 1886, on met sur pied le programme des sculptures qui devaient orner la façade principale et Hébert, qui a obtenu une part substantielle des commandes, se rend à Paris afin de développer ses compositions. Les premières propositions, exposées à Québec l’année suivante, ne répondent pas pleinement aux attentes. Hébert retourne à Paris en 1888 et s’installe à Montparnasse au milieu d’autres sculpteurs.

C’est là qu’il conçoit Halte dans la forêt, parfois connue sous le nom de La famille algonquine, qui doit occuper l’emplacement le plus important, devant l’entrée principale. Exposée à l’Exposition universelle de Paris en 1889, la sculpture mérite à Hébert une médaille de bronze, une première pour un artiste canadien. Le marquis de Lorne lui écrit en mai, peu après le vernissage de l’exposition, pour lui exprimer son désir d’obtenir un bronze à plus petite échelle pour la galerie d’art de l’Académie royale des arts du Canada. Le grand bronze a été coulé en 1890 et exposé au Salon des artistes français avant d’être expédié à Québec, où il a été dévoilé à l’édifice du Parlement en septembre.

Hébert a introduit dans la sculpture canadienne le thème des peuples autochtones, qui a été accueilli avec enthousiasme. La composition pyramidale imposée par l’architecture environnante de l’édifice du Parlement est dynamique. La figure centrale est représentée de manière classique et l’anatomie, finement détaillée. La femme et les deux enfants qui entourent la figure masculine centrale sont parfaitement intégrés, et c’est l’un des groupes les plus dynamiques jamais produits par l’artiste. Un an avant sa mort, en 1916, Hébert reprend la composition et la renomme Algonquins. Le plâtre de cette version à plus petite échelle du bronze monumental sera vendu à Heffel en novembre 2006. Hébert vend les droits de reproduction de ce plâtre à Patrick Martin Wickham, qui fait réaliser quelques moulages au début des années 1920 pour satisfaire les demandes de collectionneurs sélectionnés. L’un d’eux fait partie de la collection du Musée national des beaux-arts du Québec depuis 1950 et un autre est entré dans la collection du Musée des beaux-arts de Montréal il y a quelques années. Ce moulage est fini dans une fine patine brune, qui met en valeur chaque détail du chef-d’œuvre.

Nous remercions René Villeneuve, ancien conservateur des arts anciens du Canada, Musée des beaux-arts du Canada, pour l’essai ci-dessus.


Estimation : 100 000 $ - 150 000 $ CAD

Tous les prix affichés sont en dollars canadiens


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