LOT 007

BCSFA CGP OC RCA
1913 - 2007
Canadien

Low Tide at Qualicum Beach
huile sur toile
signé et daté 1950 et au verso signé, titré par l’artiste et intitulé Low Tide, Qualicum Beach, B.C. sur l’étiquette de la Dominion Gallery, daté 12 novembre 1949 - 26 juin 1950 et inscrit avec le numéro d'inventaire de la Dominion Gallery #F1338
20 x 26 po, 50.8 x 66 cm

Estimation : 300 000 $ - 500 000 $ CAD

Vendu pour : 541 250 $

Exposition à :

PROVENANCE
Dominion Gallery, Montréal
Emme Frankenberg, Montréal
Par filiation à une collection privée, Ontario
Beaux-arts canadiens, Maison de vente aux enchères Heffel, 25 mai 2005, lot 136, reproduit sur la couverture
Collection privée, Vancouver

BIBLIOGRAPHIE
Doris Shadbolt, E.J. Hughes, Vancouver Art Gallery, 1967, reproduit, non paginé
Jane Young, E.J. Hughes, 1931 – 1982: A Retrospective Exhibition, Surrey Art Gallery, 1983, page 55

EXPOSITION
Vancouver Art Gallery, E.J. Hughes, 1967, catalogue #15


Lorsque E.J. Hughes est revenu au Canada en 1946 après avoir été artiste de guerre officiel, il a entrepris une série de paysages de la côte de la Colombie-Britannique qui comptent parmi les plus singuliers jamais réalisés au pays. Des artistes ont rapidement reconnu son travail, notamment Lawren Harris, qui l’a recommandé au Musée des beaux-arts du Canada et à Hart House, si bien qu’en 1950, Hughes avait d’importants tableaux dans des collections publiques à Vancouver, Toronto et Ottawa. Harris a également soutenu Hughes en lui attribuant une bourse Emily Carr, qui lui a permis de parcourir l’île de Vancouver en 1947 et 1948. Les dessins réalisés au cours de cette période lui ont servi de matériau de base pendant plusieurs années.

Même si d’autres artistes l’ont reconnu, il était difficile pour Hughes de faire carrière parce qu’il travaillait très lentement. Les dates au dos de cette toile, de novembre 1949 à juin 1950, soit une période de plus de sept mois, démontrent le soin que Hughes apportait à chacune de ses oeuvres. Low Tide at Qualicum Beach est le résultat d’un processus minutieux de distillation et de raffinage. Il n’y a rien de désinvolte ou de hasardeux à ce sujet. L’application de l’artiste se reflète également dans le développement et l’organisation de la composition : le positionnement des figures, l’utilisation de la lumière et de l’obscurité, les motifs sur la surface de l’eau, le miroitement de l’eau peu profonde, l’effet des marées sur le sable, la crête blanche sur les vagues de l’océan… Même l’emplacement et la couleur des seaux des enfants font partie d’une trame dense.

Low Tide at Qualicum Beach fait partie d’un rare groupe de tableaux de la fin des années 1940, époque au cours de laquelle Hughes a développé un style influencé par des peintres « primitifs » tels que Henri Rousseau. Ces œuvres se caractérisent par une approche précise et stylisée des détails, une légère distorsion de la perspective et des motifs linéaires répétés. Hughes a expliqué :

« J’admire tellement les primitifs, surtout leur aplatissement et leurs légères distorsions [ce qui] les a amenés à rendre les formes plus intéressantes sur la surface picturale. […] Quand je les vois se glisser inconsciemment dans mon tableau, je les laisse même si la perspective risque d’être légèrement faussée si cela aide la composition. »

Deux exemples de cette volonté d’accepter les déformations sont particulièrement visibles dans cette peinture : le radeau ou le flotteur qui repose sur le sable à marée basse et la représentation du ciel par rapport aux montagnes à l’arrière-plan. Hugues a adopté un point de vue inhabituel sur le radeau (vu d’en haut, d’une élévation de terre derrière la plage) de sorte que le radeau semble être incliné vers le haut, tandis que les silhouettes des bateaux, plus loin sur l’océan, sont vues de côté. La chaîne qui ancre le radeau est un accent de couleur extrêmement efficace. Nous interprétons la couleur comme de la rouille, mais il est beaucoup plus probable qu’une chaîne d’ancre serait recouverte d’algues et de bernacles, et de couleur terne, plutôt que brun orangé vif. La silhouette sombre des montagnes contre la lumière jaunâtre dans le ciel qui brise le gris foncé des nuages crée un contraste fort et dramatique. Hughes était un expert pour saisir et amplifier les effets de lumière inhabituels qu’on observe parfois sur la côte, effets qui semblent être presque irréels, mais qui existent pour vrai.

L’ensemble de la composition est un le fruit d’un stratagème remarquable, chaque élément étant bien fini, placé avec précision et équilibré dans l’ensemble en termes de couleur et de forme. C’est cependant un stratagème du genre le plus exceptionnel parce qu’il nous convainc d’une vérité plus vaste : que le monde est un lieu d’une beauté phénoménale et inhabituelle. Nous pouvons partager la perception extraordinaire de Hughes à ce sujet.


Estimation : 300 000 $ - 500 000 $ CAD

Tous les prix affichés sont en dollars canadiens


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