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LOT 018

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1923 - 2002
Canadien

La forêt enchantée
huile sur toile
signé et au verso titré et daté 1957 sur les étiquettes et inscrit avec le numéro d'inventaire de la Dominion Gallery #A2748
38 x 50 7/8 po, 96.5 x 129.2 cm

Estimation : 400 000 $ - 600 000 $ CAD

Vendu pour : 350 000 $

Exposition à : Heffel Toronto – 13 avenue Hazelton

PROVENANCE
Acquis directement de l’artiste par la Dominion Gallery, Montréal, 1957
Mira Godard Gallery, Toronto
Collection privée, Toronto
Collection de l’honorable John Aird, Toronto
Collection de John Hallward, Montréal
Mira Godard Gallery, Toronto
Collection privée, Montréal
Art d'après-guerre et contemporain canadien, Maison de vente aux enchères Heffel, 27 mai 2015, lot 34
Acquis auprès du susmentionné par la Collection privée actuelle, Vancouver, 2015

BIBLIOGRAPHIE
Pearl Sheffy, « Jean Paul Riopelle Talks About Art », The Globe Magazine (Toronto), 9 mai 1954, page 8
Robert Ayre, « Riopelle, Borduas at the Dominion », Montreal Star, 27 octobre 1957
Evan H. Turner, 25 Quebec Painters, Stratford Festival Art Exhibition, 1961, répertorié et reproduit, non paginé
Jacques Michel, « Le retour de Riopelle. Quand l’espace vient à la ficelle », Le Monde (Paris), 13 septembre 1972, page 15
Pierre Schneider, Riopelle: signes mêlés, 1972, page 39

EXPOSITION
Dominion Gallery, Montréal, 25 septembre - 16 octobre 1957
Stratford Festival Art Exhibition, Ontario, 25 Quebec Painters, 19 juin - 23 septembre 1961


Le Dr Max Stern a acheté La forêt enchantée de Jean Paul Riopelle à Paris et le tableau a été exposé à Montréal à la Galerie Dominion du 25 septembre au 16 octobre 1957, avec des œuvres de Paul-Émile Borduas, Paul Vanier Beaulieu et Llewellyn Petley-Jones, un artiste britannique. C’était une énorme exposition de 100 peintures, où celle présentée ici s’est démarquée. Le critique d’art Robert Ayre a écrit à ce sujet dans l’article «Riopelle, Borduas at the Dominion », The Montreal Star, 27 octobre 1957.

Riopelle est souvent cité comme n’appréciant pas l’idée d’être considéré comme le peintre des forêts canadiennes. Dans une interview avec Pierre Schneider, Riopelle a déclaré :

« Comme je suis Canadien d’origine, on parle toujours des grandes forêts canadiennes à propos de mes tableaux. Je me souviens d’avoir fait un voyage à Montréal avec un Français qui venait pour la première fois. On a pris le train à Halifax. C’était plein de petits bois. Quarante heures après, on s’est retrouvés à Montréal devant les mêmes petits bois. C’est ça la forêt canadienne que je connais. On parle des forêts énormes du Canada et tout ça, mais c’est vu de l’extérieur. Ça n’a rien à faire avec la nature canadienne. Je ne suis pas le peintre des forêts vierges, des prairies à l’infini. »

Riopelle a également déclaré, dans Le Monde: « Les gens disent toujours quand ils regardent mes peintures: Ah! Les forêts canadiennes... le grand espace vu de si loin au-dessus qu’il devient abstrait... Mais je n’ai jamais voulu peindre ça. » Cherchant à se dissocier d’un lien trop étroit avec l’abstraction, Riopelle a expliqué, dans l’entretien avec Schneider qui vient d’être cité, que le mot « abstraction » signifie « venir de » (comme dans extraire la matière d’un sujet dans la nature pour se concentrer uniquement sur la forme), mais que la direction de son élan créatif n’est jamais en provenance de, mais toujours vers quelque chose : jamais à partir d’une intention déjà bien définie, mais vers quelque chose d’inconnu, à réaliser dans le processus même de la peinture. En disant cela, Riopelle nous avertissait de ne pas attribuer trop rapidement l’intention à l’esprit du peintre - comme dans le cas de ce tableau, pensant qu’il aurait voulu peindre la forêt. Il a également dit à Pearl Sheffy : « Quand je commence à peindre, je vais en direction d’une idée, je ne viens pas d’une idée. Je n’ai aucune idée de la façon dont je vais commencer. Je n’ai aucune idée préconçue. Si je commence à penser à des formes ou à des couleurs, j’arrête immédiatement de peindre. »

En réalité, un titre comme La forêt enchantée suggère une lecture possible du tableau. Il pourrait faire référence à l’interaction dense de traits sombres, qui ressemblent à un fourré de branches entremêlées. Mais d’autres lectures sont possibles, comme une lecture purement abstraite, soulignant le fait que le noir est traité ici comme une couleur, que le mouvement et l’animation sont donnés à la surface par l’orientation de chaque coup de spatule, et que ces traits sont bien contenus dans les limites de la surface. C’est peut-être à cause de la contradiction potentielle entre de tels titres et son processus de travail sans idée préconçue que Riopelle a laissé autant de tableaux sans titre.

L’essai ci-dessus a été écrit en anglais par François-Marc Gagnon en mai 2015.

Cette œuvre est incluse en tant qu’addendum au volume 2, 1954 - 1959, dans le catalogue raisonné en ligne d’Yseult Riopelle sur le travail de l’artiste à http://www.riopelle.ca.


Estimation : 400 000 $ - 600 000 $ CAD

Tous les prix affichés sont en dollars canadiens


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