Vendu pour : 31 250 $

PROVENANCE
Un cadeau de l’artiste à Romain Boudreault, avril 1971
Galerie Claude Lafitte, Montréal
La collection Joan Stewart Clarke, Vancouver

BIBLIOGRAPHIE
Marie Carani, Jean Paul Riopelle, Musée du Québec, 1992, pages 111 et 112

EXPOSITION
Galerie L’Atelier, Québec, Côte d’Azur, 1er au 14 mars 1956, catalogue #22

Jean Paul Lemieux enseignait depuis 20 ans quand, de septembre 1954 à septembre 1955, il partit en congé de l’École des beaux-arts de Québec. Il a été soutenu financièrement par une bourse de la Société royale du Canada, ce qui lui a permis de passer la majeure partie de ce congé sabbatique en France avec sa femme et sa fille Anne. La famille Lemieux se rend d’abord à Paris à l’automne 1954, puis à Cannes en novembre. Plus à l’est sur la Riviera, ils ont séjourné à Menton, une charmante ville surplombant une magnifique baie de la Méditerranée. Pendant son séjour à Menton de décembre 1954 à avril 1955, Lemieux réalise un corpus d’œuvres à l’aquarelle et à l’huile.

Lorsqu’il se rend en France, Lemieux est un peintre toujours à la recherche de lui-même - il examine « son idée des structures de la peinture, à la lumière de Cézanne, des post-impressionnistes et de la récente parcimonie de ses propres méthodes », comme l’a noté Marie Carani. Lemieux connaissait bien les peintres qui avaient travaillé dans la région, tels que Pierre Bonnard, Paul Cézanne et Henri Matisse - déclarant même que dans le sud de la France, il travaillait dans leur ombre - alors qu’il repeignait l’espace pictural et développait sa nouvelle vision dans l’atmosphère ensoleillée et imbibée de couleurs.

Comme pour d’autres artistes, la Côte d’Azur a jeté son charme sur l’artiste, et Lemieux y a produit des œuvres d’une sensualité lumineuse, comme Rêverie dans le jardin. Comme l’a commenté Claude Picher, les peintures de Lemieux de la région s’ouvrent sur « un monde enchanté, qui semble appartenir au domaine des rêves », et le spectateur en a le sentiment ici.

La femme est assise en contemplation, entourée d’une végétation luxuriante qui mène à une vue sur un triangle d’océan et un ciel azur. Sa pose est naturelle et détendue, alors qu’elle s’appuie sur le dessus de la table, renversée dans le style de Cézanne pour démontrer le vase de fleurs luxuriantes. La palette de couleurs vert et bleu froid est réchauffée par sa robe dorée, le brun caramel de la branche à gauche et les tons roses et oranges du sol du patio. Le pinceau de Lemieux est doux et expressionniste, propice à la création de l’atmosphère méditative. Rêverie dans le jardin est une œuvre sensuelle et séduisante de l’époque charnière de Lemieux sur la Côte d’Azur.

Lemieux a souligné qu’en partant à l’étranger, un artiste se retrouve en brisant ses routines habituelles et en découvrant des potentiels cachés. Son voyage en France est une étape importante dans son évolution. À son retour au Québec, il déclare : « J’ai découvert un tout nouveau pays, ou du moins je l’ai vu sous un tout autre angle », alors qu’il se tournait vers le style minimaliste pour lequel il s’est fait connaître.

Cette œuvre sera incluse dans le prochain catalogue raisonné de Jean Paul Lemieux par Michèle Grandbois.

Pour la biographie de Joan Stewart Clarke en format PDF veuillez cliquer ici.

Tous les prix affichés sont en dollars canadiens

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